La Traversée des Cévennes avril 2011

A l’issue du Roc Lassagais, j’avais le projet de rejoindre ma famille qui partait en vacances à Chamborigaud dans le Gard. De Florac en Lozère, une traversée d’une cinquantaine de kilomètres était possible en prenant le GR 68, par la piste et le sentier en corniche, passant par le col du Sapet, le signal et le col du bougès jusqu’au signal du Ventalon. De là prendre le PR du Tour du Luëch par les cols de la Baraquette, de Chaisio, de la Banette, de Clerguemort et du Pic de Tourette, une longue descente jusqu’à l’arrivée. Cartes IGN 2739 OT 2740 et 2839 OT

Une idée de traversée qui me trottinait depuis longtemps. L’occasion s’offrait donc à moi. Le temps était idéal, du soleil et frais (Pour info s’abstenir de randonner dans les Cévennes en cas de pluies, le moindre sentier se transforme vite fait en torrent). Il faut prévoir le ravitaillement, il n’y a pas de point d’eau et de zones habitées. En cas de pépins, il suffit de descendre sur la route de Pont de Montvert, le long du Tarn. J’avais acheté au cas où, 3 petites bouteilles d’eau en plus de ma poche à eau de 2 litres. Mon sac contenait le matériel de réparation basique, de quoi manger (quelques barres énergétiques, des bananes séchées, des fruits secs et une tablette de chocolat), mon pantalon de rando, un polar manche longues et une polaire. Je portais sur moi un cuissard court et le maillot à manches longues du club.

Je suis parti vers 8 H 30. La sortie de Florac (546m) fut très raide. Une montée sur le Mont de Lempézou (891m) par un sentier trop pentu pour pouvoir pédaler. Puis une piste forestière, un faux plat montant à travers la forêt domaniale de Ramponenche jusqu’au col du Sapet (1080 m). Après ce col sur une portion en crêtes, je fus obligé de porter le vtt dans les gros cailloux. Pour atteindre le signal du Bougès (1421m), la pente fut très raide, très longue, mais je mis un point d’honneur à ne pas mettre pied à terre. Après une série de côtes toujours très raides et très longues et avoir croisé seulement un véhicule de l’ONF, je m’arrêtais enfin pour me ravitailler au signal du Ventalon (1350 m). J’avais 26 kms et 1000 mètres de dénivelé positif dans les pattes. J’avais sous les yeux un large panorama, une succession de collines, comme des vagues bleues et des chemins comme des saignées dans le paysage. Le Mont Lozère au nord avec la draille du Languedoc, les GR 7, 72, 68, le fameux chemin de Stevenson et le Mont Aigoual, plus au sud.

Après cette pause, pas trop longue quand même, compte tenu du vent, ce qui peut sembler normal sur le Ventalon. Je fis une belle descente très raide et caillouteuse pour grimper sur le sentier équestre en corniche, direction Chamborigaud. Je le quittais brièvement pour la petite route en balcon, suite à une erreur de parcours après le col de Chaisio, pour le reprendre à l’Espinas. Un petit mas en cours de restauration. Sur les crêtes de schistes acérés c’est du portage sur 300 mètres entre le col de la Banette (tout le monde se lève…. euh facile ) et Clerguemort. Ce qui me permit de me réjouir de mon choix de chaussures de VDM idéales pour crapahuter dans les rochers. (Les MT 91 de shimano) Je fis une petite grimpette au Pic de Tourette (914m) pour le fun pour ensuite terminer par une descente par la draille de Coudoulous (où se trouve à un endroit les traces dans la pierre des roues des charriots du moyen âge et des graffitis d’époque gallo romaine sur cette vieille route de l’étain), puis une piste forestière jusqu’à l’arrivée. Au total 50 kms et 1500 mètres de dénivelé positif, compter cinq heures et demie avec les arrêts contemplatifs. Une superbe traversée, pas trop dure et magnifique. Affuté pour le reste de mon séjour dans les Cévennes.

Laurent